Amel Ben Attia est artiste plasticienne. Elle a validé son cursus universitaire aux beaux-arts de Tunis. Amel Ben Attia se consacre rapidement à la pratique plastique dans laquelle elle décide de s'immerger en travaillant en atelier. Elle passe de a peinture à la vidéo qu'elle explore actuellement avec la sculpture et les installations. Elle se distingue en réalisant une première exposition personnelle explorant l'iconographie chrétienne en Suisse ou aux États-Unis. Amel a notamment participé à la manifestation Dream City, qui l'a particulièrement marquée, "il s'agissait d'être vraiment en confrontation avec les réalités, ce qui est extrêmement important".
À 38 ans, Amel Ben Attia travaille également en étroite collaboration avec son époux l'artiste tunisien Malek Gnaoui. Si le couple ne suit pas la même démarche plastique et visuelle, les deux artistes ne cessent de s'inspirer mutuellement. Ils partagent notamment un atelier mais aussi une toute jeune association, Les ateliers Coteaux. Ces derniers mettent à disposition des espaces de pratique artistique et d'échange entre artistes confirmés et jeunes artistes émergeants autour de leur projet. "Nous sommes dans un chemin parallèle de création avec des jeunes artistes que l'on suit.", explique-t-elle. Dans son métier comme dans la vie, Amel aime les défis et n'hésite pas à provoquer. Elle s'intéresse essentiellement à des questions socio-politiques actuelles.
Selon elle, l'artiste comme le commissaire doit, en effet, "titiller, faire réfléchir et se tenir à son rôle de citoyen. Il n'est pas là que pour plaire ou pour repousser !". Elle poursuit ses débuts de commissaire d'exposition avec JAOU et un pavillon centré sur l’élément feu. Aux prémices de sa démarche, elle dit s'être rappelée d'une interview de Marguerite Yourcenar : on entend la romancière reprendre une citation de Jean Cocteau, et répondre à un journaliste qui lui demandait : "Que prendriez-vous avec vous si votre maison brulait ?" et elle répond "J’emporterai le feu". C'est à partir de cette dernière phrase qu'Amel Ben Attia a démarré ce projet. Pour JAOU, séduite par l'ambivalence de l'élément feu, elle a choisi de le traiter à travers plusieurs pistes, en fonction de l'approche personnelle de chaque artiste.