TOUT ÇA POUR ÇA - HICHEM DRISS - EXPOSITION PERSONNELLE

9 OCTOBRE 16H00 I CENTRE MERCURE (L’ANCIEN HÔTEL ORIENTAL PALACE) - AVENUE JEAN-JAURES 

 

TEXTE CURATORIAL :

Il est vrai que ces lieux ne sont pas des monuments reconnus, mais l’histoire s’incarne dans mille lieux, de mille façons différentes. Ces ensembles construits par le temps, tirent leur signification du rapport qui a été construit par ses utilisateurs. Et ces images représentent une manifestation de trace de lieux ancrés dans la mémoire des tunisiens, de par les souvenirs nés au sein de ces murs, des souvenirs d’enfance et d’insouciance d’une époque déchue.  Mais tout ce qu’il en reste aujourd’hui, c’est l’écho des espaces vides et l’odeur de la solitude.

Ces lieux ont rendu l’âme suite à la crise qui a touché le secteur de plein fouet, ce qui a engendré un arrêt de travail pour des centaines de millier de personnes. Ces espaces se retrouvent aujourd’hui désertés, oubliés et inutiles. Des hectares de terrains bâtis qui ne servent plus à rien, pire encore sont en train d’être englouti par le sable et envahi par la végétation. Des projets de vie disparus sous les dunes qui recouvrent les courts et les pièces d’eau. Oubliés par tous ceux qui les ont côtoyés et ceux qui les ont bâtis, ce projet photographique ambitionne à revaloriser l’architecture de ces bâtiments et à regarder au-delà de leur fonction attribuée pour inciter à réimaginer son utilisation.

Hichem Driss 

HICHEM DRISS : 

Cet artiste a été habité par la photographie dès son plus jeune âge. Il reçoit son premier appareil photo à l’âge de 12 ans. Cette passion s’est transformée en métier. Actuellement résident à Tunis, Hichem Driss est un photographe indépendant. Il travaille en free-lance et crée à Tunis en 1998 le studio Barguellil dans lequel il produit des commandes publicitaires et des projets personnels (tirages pour les artistes, livres d’art). Il a présenté son travail de nombreuses fois en Tunisie et à l’étranger comme à la Fiesta des sud de Marseille en 1997 avec  « voiles dévoilés » montrant le corps de femmes fragmenté par le regard, « Le Grand Parcours » qui porte sur la transformation de la  route GP1 en autoroute et ses répercussions économiques à la 9ème Biennale africaine de la photographie de Bamako, « Lettres d’argile » avec l’IFC à Tunis en 2000, au Festival « Noorderlicht » aux Pays-Bas avec la série d’images « A travers les côtes ». Cette même série a été présentée au mois de la photo d’Athènes et à la Fondation Aperture à New York en 2006. En 2011, il participe au projet Inside out avec J.R. La même année à la Galerie KO21 à Paris il présente une série « Les Singularités anonymes » ou « # 404 » montrant la lutte de la jeunesse tunisienne face à l’oppression avant la révolution. La même année il est présent à l’exposition « Dégagements... La Tunisie un an après » à l’Institut du monde arabe. Sa série sur les hôtels abandonnés a été présentée lors de l’exposition « Effervescences » à l’Institut des cultures d’Islam à Paris et lors de l’exposition collective « Réminiscences » à Talan (Tunis). Il expose régulièrement à la Galerie Ghaya à Sidi Bou Saïd. En observateur attentif, il guette les changements qui l’entourent aussi bien à travers la nature comme dans ses séries « Traces », « Brouillard » ou « mare Nostrum » où les éléments sont les capteurs de l’image saisie, mais aussi à travers l’empreinte du politique sur notre environnement comme dans la série « Tout ça pour ça » et sa dernière exposition en Tunisie « Sept fois c’est fini » qui a eu lieu en Février 2017 entre LA Boite et la chapelle de l’IHEC.

Cette même série est exposé à la Qattan fondation en Palestine dans l’exposition Subcontracted nations 

 

SOUS LE COMMISSARIAT DE OLFA FEKI :

Olfa Feki est née en Tunisie où elle a poursuivi ses études d'architecture. Grâce à sa formation académique, elle s’ouvre sur le monde de l'art et découvre une passion pour les arts visuels et plus particulièrement pour la photographie. Pendant le Printemps arabe où la photographie est devenue une arme de la liberté, Olfa est passée à une échelle internationale en collaborant avec des institutions et des agences telles que: World Press Photo, l'agence Magnum, l'agence NOOR, etc. pour contribuer à l'établissement de la nouvelle génération de photojournalistes des rives nord-africaines. Après avoir fondé le premier centre d'art visuel en Tunisie, elle a décidé de s'installer en Egypte pour poursuivre sa carrière de curatrice.

Elle a contribué au redressement de la biennale du Caire en assurant la direction artistique de " Something Else 2015 ", une édition dirigée par Simon Njami. Son aventure curatoriale l'a amenée à voyager à travers le monde en assurant le commissariat de différentes expositions et biennales telles que World Nomads New York 2013, Dak'art 2014, Bamako Encounters 2017, la deuxième édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain à l’IMA Paris et La MEP 2017.

Après avoir fait un détour par l'agence NOOR images à Amsterdam en 2016, elle retourne dans son pays pour fonder le premier festival d'art visuel ; #kerkennah01 en 2018. Elle est actuellement basée à Malte pour y découvrir la scène locale et créer de nouvelles connexions et collaborations. En 2021 elle a été nommée comme l'un des commissaires de Jaou Photo 2021.

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